samedi 3 décembre 2011

Ressources humaines et productivité

Des programmes de formation, des cours accélérés en langue allemande, des stages en Allemagne sont prévus pour mettre à niveau les compétences tunisiennes aux besoins des entreprises allemandes. L’initiative est fort louable. Elle est allemande. Elle a donc de très fortes chances d’être sérieuse et surtout d’aboutir.
A l’occasion de la tenue, ce lundi, à Tunis, du 1er forum économique tuniso-allemand, ayant réuni autour de la même table des responsables de la Fipa et la Chambre tuniso-allemande du commerce et de l’industrie (AHK), des entreprises allemandes installées en Tunisie n’ont pas caché la difficulté qu’elles ont à trouver sur le marché tunisien de l’emploi des ressources humaines répondant à leurs besoins.
La sobriété du propos, conjuguée à la rigueur en toute chose des entreprises allemandes, devrait nous interpeller. Elle est en soi une sérieuse remise en question non seulement de la qualité du système national de l’enseignement supérieur, mais aussi de la qualité de l’ensemble du système national de la formation professionnelle. Le propos est peut-être sévère, mais il a le mérite de la franchise.
Une franchise que ne pouvaient naguère se permettre les investisseurs installés en Tunisie. Même si, il faut le reconnaître, l’AHK a fait, par le passé et à plusieurs reprises, dans différents rapports, état d’un certain degré d’insatisfaction des entreprises allemandes implantées en Tunisie. Quoi qu’il en soit, ce ton nouveau est de bon augure. Son acceptation et son assimilation par les autorités tunisiennes ne peuvent qu’être justement appréciées par les investisseurs étrangers, y voyant sans doute un signe de bonne volonté à apporter les correctifs nécessaires à l’environnement général de l’investissement.
Et là, il ne s’agit pas seulement de la qualité des ressources humaines mais de l’ensemble des facteurs et des déterminants de la productivité et donc de la compétitivité. Ces facteurs englobent aussi bien la qualité de l’infrastructure structurante et de télécommunications que la réactivité de l’administration et de la douane, de la visibilité et stabilité du cadre réglementaire régissant l’investissement et le commerce, en passant par une fiscalité incitative et un système financier dynamique.
Sans doute, la baisse actuelle des flux d’IDE à destination de la Tunisie est-elle, dans une certaine mesure, conjoncturelle.
Il n’empêche que sans une amélioration significative du climat des affaires et de l’environnement de l’investissement, le risque est bien réel de voir les flux d’IDE se détourner du site tunisien de l’investissement.

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